Le Christ lui-même lie d’une façon particulière la libération à la connaissance de la Vérité : « Vous connaîtrez la Vérité et la Vérité fera de vous des hommes libres. » (Jn 8, 32) Cette phrase atteste surtout le sens intime de la liberté que nous donne le Christ.
Libération signifie transformation intérieure de l’homme découlant de la connaissance de la Vérité. Cette transformation est donc un processus spirituel par lequel l’homme mûrit « dans la justice et la vraie sainteté » (Ep 4, 24).
L’homme qui est ainsi parvenu à la maturité intérieure devient représentant et porte-parole de cette justice et de cette vraie sainteté dans les différents milieux de la vie sociale.
La Vérité est importante non seulement pour faire grandir la conscience de l’homme en approfondissant ainsi sa vie intérieure, mais la Vérité a aussi un sens et une force prophétiques.
Elle constitue le contenu du témoignage et elle requiert un témoignage. Nous trouvons cette force prophétique de la Vérité dans l’enseignement du Christ. En tant que prophète, et témoin de la Vérité, le Christ s’oppose constamment à la non-Vérité. Il le fait avec beaucoup de force et de décision et, souvent, il n’hésite pas à blâmer la fausseté. En relisant attentivement l’Évangile, nous trouvons beaucoup d’expressions sévères comme « sépulcres blanchis » (Mt 23, 27), « guides aveugles » (Mt23, 16), « hypocrites » (Mt 23, versets, 13, 15, 23, 25, 27, 29) que le Christ prononce en ayant conscience des conséquences qui L’attendent.
Ce service de la Vérité en tant que participation au service prophétique du Christ est donc une tâche qui incombe à l’Église, et elle s’efforce de s’en acquitter dans les différents contextes historiques.
Il faut appeler par leur nom l’injustice, l’exploitation de l’homme par l’homme ou par l’État, les institutions, les mécanismes des systèmes économiques et des régimes parfois dépourvus de sensibilité. Il faut appeler par leur nom toutes les injustices sociales, les discriminations, les violences infligées à l’homme sur son corps, son esprit, sa conscience et ses convictions.
Le Christ nous enseigne une sensibilité particulière pour l’homme, pour la dignité de la personne humaine, la vie humaine, l’esprit et le corps humains. C’est cette sensibilité qui rend témoignage à la connaissance de « la Vérité qui rend libre » (Jn 3, 32).
Il n’est pas permis à l’homme de se cacher cette Vérité à lui-même. Il n’est pas permis de la falsifier. Il n’est pas permis de la mettre aux enchères. Il faut en parler clairement et simplement. Et non pour blâmer les hommes, mais pour servir la cause de l’homme.
La libération, également dans son sens social, commence par la connaissance de la Vérité.
Audience générale du 21 février 1979 ©Librairie éditrice vaticane
Fonte: Salon Beige
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